"Des mères singulières. Les mères qui abandonnent leur enfant en France (1900-2020)", Martine Fauconnier Chabalier
Des centaines de milliers de mères ont abandonné leur enfant au cours du XXe siècle. Aujourd’hui en France, elles sont encore 700 chaque année. La vox populi les juge souvent comme des femmes de mauvaise vie. Cet ouvrage va à l’encontre de ce préjugé. Pour ce faire, il présente qui elles sont réellement, à travers leur âge, leur situation matrimoniale et familiale, leur origine géographique, leur profession et leurs ressources. Il vise à mieux cerner les raisons qui conduisent ces mères à la décision d’abandon en déterminant les caractéristiques communes qui les rassemblent mais aussi en pensant la singularité de chacune, en fonction des conditions économiques, des moyens contraceptifs disponibles, de la législation et du regard de la société. L’ouvrage apporte aussi un éclairage sur ce que les mères transmettent à leur enfant, sur leurs demandes ultérieures de nouvelles et de reprise, ainsi que sur les démarches de leurs enfants pour les retrouver. En s’inscrivant dans l’histoire des femmes et dans l’histoire de l’enfance abandonnée, il rend visible les plus invisibles des femmes, et il montre combien, loin d’être des mères indignes, elles sont des mères courage. Leur histoire dit beaucoup du regard de la société sur les personnes en difficulté ou en dehors des normes. https://pur-editions.fr/product/8817/des-meres-singulieres
"Les enfants peuvent-ils parler ?", une série documentaire de l’émission LSD sur France Inter
Pour LSD, Clémence Allezard s'interroge sur la place des enfants dans la société. Entendre l’ampleur des violences subies et le peu d’espace accordé à leur parole. L’enfance est-elle une classe dominée ? À nous d'être “bien sages”… et d’écouter. Avec la participation notamment de l'historienne Véronique Blanchard et un 3ème épisode intitulé "Le droit à l'innocence" qui réfléchit à la parole et au traitement des enfants des quartiers populaires et des anciens enfants placés dans notre société. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-les-enfants-peuvent-ils-parler
Appel à articles - RHEI n° 27 « Enfances irrégulières — Transmission — Histoire »
Bien des enfants s’interrogent sur l’enfance de leurs parents. Comment étaient-ils petits ? Quelles relations avaient-ils avec leurs propres parents et leur fratrie ? Étaient-ils bons élèves ? Avaient-ils des amis ? Faisaient-ils beaucoup de bêtises ou étaient-ils des enfants sages ? Dans la plupart des familles circule un récit de ces premiers souvenirs plus ou moins romancé. Sans doute, n’est-il pas rare que ce qui est dit cache plus qu’il ne dévoile ; ce qui est occulté pèse davantage que ce qui est transmis. N’y a-t-il pas des enfances plus difficiles à raconter que d’autres ? Des enfances que les adultes qui les ont vécues ne peuvent ou ne veulent partager ? C’est le cas de certains enfants abandonnés, maltraités, rebelles, violents, corrigés, enfermés, dont l’itinéraire est émaillé de jugements et de placements en institutions. Longtemps, la généalogie ne s’est pas accommodée de la honte sociale. Les historien.nes après avoir travaillé sur les institutions disciplinaires, puis sur les parcours des institués, sont désormais confronté.es aux interrogations des descendant.es. Leurs démarches deviennent un objet d’histoire et la raison d’être de ce numéro. Les silences d’une génération peuvent déclencher une quête de savoir chez les suivantes. Comment naît ce désir de comprendre ? Par quoi commencer ? À qui s’adresser ? Quelles traces retrouver ? Une fois reconstitué, que faire de ce récit ? Quelle place donner aux éventuelles découvertes qui transforment, contredisent ou bousculent le roman familial ? Ce numéro de la RHEI questionne cette quête des descendant.es d’enfants « irréguliers ». Il cherche à rendre compte des expériences vécues par les différents acteurs et actrices de ces enquêtes : Les descendant.es qui entreprennent, par des récits, de découvrir l’enfance et la jeunesse d’un parent, en interrogeant les témoins des générations précédentes, en fouillant les papiers de famille ou en consultant les archives publiques. Les historien.nes ou autres chercheurs qui racontent leurs interactions avec ces descendant.es, qu’ils ou elles les aient contacté.es dans le cadre d’un projet de recherche, qu’ils ou elles les aient rencontré.es par hasard dans les archives, ou qu’ils ou elles aient été sollicité.es par eux pour les aider dans leur quête. Les archivistes qui retrouvent, depuis quelques années, de plus en plus régulièrement confrontés à des demandes de personnes à la recherche de leur histoire familiale, et qui s’interrogent sur les attitudes et pratiques vis-à-vis de ce nouveau public, les « ego-consultants ». Les acteurs sociaux ou académiques qui s’intéressent à l’histoire des « secrets » familiaux, que ce soit pour en comprendre les motivations intimes ou pour réclamer la levée des divers obstacles institutionnels qui contribuent à les entretenir. La RHEI est spécialisée dans le champ de l’enfance et de la jeunesse marginales ou marginalisées. Elle s’intéresse à l’enfant de justice (délinquant), mais aussi à l’enfant victime, à l’orphelin, au vagabond, ainsi qu’aux politiques législatives et institutionnelles et aux pratiques pédagogiques mises en œuvre pour prendre en charge cette jeunesse et cette enfance « irrégulières » en France et hors de France. Revue scientifique à comité de lecture, elle est le fruit d’une collaboration entre l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) et l’Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs (AHPJM). Publiée aux éditions Anamosa, elle est également disponible en lien sur la plateforme d’édition électronique Cairn. Les propositions de contribution, en français, d’une page maximum, doivent préciser les sources mobilisées et la méthodologie utilisée. Elles sont à envoyer avant le 15 juin 2024, accompagnées d’un court CV, à l’adresse suivante : rhei.revue@gmail.com Sélection des propositions : début juillet 2024. Remise des articles (environ 45 000 signes) en octobre 2024 pour un retour des évaluations en décembre 2024 Allers et retours auteurs, coordinateurs du numéro : printemps 2025. Parution du n° 27 de la RHEI : août 2025.
Emission "Aide Sociale à l’Enfance, République en souffrance", France Inter
Le 21 avril dernier l'émission de France inter "Interception" était consacrée à l'Aide Sociale à l'Enfance. Vous pouvez la retrouver ici. En France, près de 330 000 mineurs sont pris en charge au titre de la protection de l’enfance. 170.000 sont placés dans des structures dédiées, mais les places manquent, même quand il y a urgence. Qu’ils soient juges pour enfants, référents de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), éducateurs, médecins de la PMI ou assistantes sociales, ces professionnels oscillent entre désarroi, fatalité et colère. Ils dénoncent les défaillances d’un système à bout de souffle : manque de place, de structures, de familles d’accueil, manque d’effectif, de travailleurs sociaux, de formation, manque de temps pour accompagner les enfants ou contrôler ceux qui les accueillent, manque d’argent car l’ASE relève des départements, qui n’en font jamais une priorité. En 2022, le gouvernement a rappelé les départements à leurs responsabilités, dans une loi censée améliorer les conditions de repérage, d'accueil et d'accompagnement des enfants relevant de l’ASE. Mais les décrets d’application tardent et on est encore loin d’une réforme en profondeur, comme les professionnels du secteur le réclament. Publicité Et pourtant, les statistiques parlent d’elles-mêmes : un sans domicile fixe sur quatre est passé par l’ASE, 30% des mineurs délinquants sont d’anciens enfants placés. Il y a aussi la mort d’enfants qui auraient dû être retirés de leur famille ou d’adolescentes placées dans des lieux inadaptés, faute de place. Pour empêcher ces tragédies, la loi de 2022 qui commence à être appliquée, prévoit l’accompagnement des 18-21 ans, au lieu d’une sortie sèche des dispositifs à leur majorité. Elle interdit aussi les placements à l'hôtel pour les mineurs. Elle systématise le contrôle des antécédents judiciaires des professionnels et des bénévoles qui interviennent auprès des enfants, car les affaires de maltraitance, de violences sexuelles ont aussi terni l’image de l’ASE. Au point que le recrutement de travailleurs sociaux est devenu un casse-tête, tout comme le renouvellement des familles d’accueil. "Aide sociale à l'enfance, République en souffrance", reportage de Faustine Calmel.
Emission "Magali Panova, itinéraire d’une jeune fille placée"
L'émission de France Inter "Des vies françaises" réalisée par Charlotte Perry, consacre quatre épisodes à "Magali Panova, itinéraire d'une jeune fille placée". Vous pouvez tous les retrouver à l'adresse https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/des-vies-francaises/des-vies-francaises-du-samedi-04-mai-2024-7681237
Emission radio : "Du paternalisme à la privatisation, le choix de la crèche"
L'émission " Entendez-vous l'éco " consacre un épisode sur l'histoire des crèches. La publication de l'enquête “Les Ogres” le 19 septembre par Victor Castanet a défrayé la chronique en dénonçant les dérives des crèches privées en France, en place depuis 2004. 20 ans après, ce livre interroge sur la genèse et l'avenir du « service public » de la petite enfance. Avec Hélène Périvier Economiste à l’OFCE Sciences Po, directrice du programme PRESAGE Programme de Recherche et d’Enseignement des Savoirs sur le Genre Catherine Bouve Historienne, maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne-Paris Nord, membre du laboratoire EXPERICE Le livre, qui dénonce en premier lieu les cas de maltraitances envers les enfants, s’inscrit dans le cadre d’une polémique présente depuis plus d’un an dans le débat public : ces révélations font en effet suite à celles de deux autres enquêtes incendiaires, “Babyzness” de Bérangère Lepetit et Elsa Marnette, et “Le prix du berceau” de Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse. Le signal d’alarme avait été tiré le 22 juin 2022, lorsque l’on apprenait le décès tragique d’un nourrisson à Lyon, empoisonné à la soude caustique par une employée de crèche excédée par ses conditions de travail. Dès le mois de juillet, le Ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe saisissait l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) et lui intimait de produire un rapportexhaustif sur la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans les crèches, rendu public en avril 2023. Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale avait aussi été ouverte à cet effet. Nées en 1844, les crèches françaises avaient d’abord pour ambition de discipliner les classes indigentes et de lutter contre la mortalité infantile pour contribuer au développement du capitalisme industriel en plein essor. D’abord dominée par les congrégations religieuses, puis par les médecins, avant d’être intégrée au scope du service public au XXe siècle, “l’institution-crèche” a vu ses raisons d’être et ses fonctions sociales se transformer au gré des évolutions économiques et sociales du pays. Mais ladite institution peine depuis une trentaine d’années à faire face à la demande croissante de places en crèche, ce qui a mené les pouvoirs publics à ouvrir le secteur au privé et à la concurrence en 2004. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/entendez-vous-l-eco-emission-du-lundi-23-septembre-2024-1549139
Mouvements "Interroger la domination adulte", 2023/3 (n° 115)
Le nouveau numéro de la revue Mouvements s'interroge sur la domination adulte, avec notamment un article de Samuel Boussion, Mathias Gardet et Martine Ruchat intitulé "Une utopie de sortie de guerre : des villages d’enfants dirigés par les enfants eux-mêmes ?" et "Mauvaises filles ?" entretien avec Véronique Blanchard et Émérance Dubas, propos recueillis par Régis Revenin. https://mouvements.info/edito/interroger-la-domination-adulte/
Parution de "Enfants en guerre « Sans famille » dans les conflits du XXe siècle", sous la direction de Laura Hobson Faure, Manon Pignot et Antoine Rivière, CNRS Editions, 2023.
Tout au long du XXe siècle, les enfants ont été victimes des guerres et des génocides. Perdus lors d’une évacuation ou de déplacements forcés, restés seuls après la mort de leurs parents, arrachés à leurs proches dans le processus génocidaire, beaucoup ont vécu la séparation, brutale et souvent définitive, d’avec leur famille. Les millions d’orphelins de la Grande Guerre, puis l’innombrable cohorte d’enfants abandonnés, déplacés et réfugiés, errant dans l’Europe de la Seconde Guerre mondiale, ont tour à tour conduit, non sans controverses et difficultés, à l’invention de nouvelles formes de prise en charge associative, étatique ou internationale. À travers cette figure du « sans famille », ce livre propose une exploration des conflits à hauteur d’enfant. « Sans famille » ne signifie pas nécessairement « sans personne », et les auteurs et autrices étudient également le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre recréer un foyer. Ils interrogent plus largement ces expériences enfantines, depuis le temps de la séparation jusqu’aux traces, parfois traumatiques, laissées par ces événements.
Parution de "Idées reçues sur les familles monoparentales"
Le 7 mars est sorti l'ouvrage "Idées reçues sur les familles monoparentales sous la direction de Marie-Clémence Le Pape et Clémence Helfter, aux éditions Le Cavalier bleu. Malgré la part croissante des familles monoparentales dans la population française, elles ne sont toujours pas considérées comme des familles « comme les autres ». Issues pour partie du xixe siècle, les représentations archétypales demeurent, largement nourries par des figures antagonistes : « veuve éplorée » versus « veuve joyeuse », pauvre fille abandonnée versus « célibattante », « mère-courage » versus « mère assistée »... Des stigmates persistants structurent ainsi les représentations sociales et façonnent l’expérience qu’en font concrètement les parents en situation de monoparentalité – en grande majorité des femmes. Ces représentations stéréotypées, nourries d’idées reçues que l’ouvrage s’attache à déconstruire, trouvent également leur traduction dans des politiques publiques qui peinent à réduire les inégalités auxquelles ces pères, ces mères et leurs enfants sont encore aujourd’hui exposés. Un des chapitre est rédigé par l'historien Antoine Rivière. Il s'intitule "les filles-mères sont de pauvres filles". https://www.lecavalierbleu.com/livre/idees-recues-familles-monoparentales/
Parution de l’ouvrage "Les orphelins des résistants : du deuil à la transmission mémorielle", Déborah Sautel, Ed.L’Harmattan
Le 11 avril 2024 est paru l'ouvrage de Déborah Sautel Les orphelins des résistants : du deuil à la transmission mémorielle aux éditions l'Harmattan. Les ombres des ombres, les ombres des lumières. Telle semble être la position des enfants des résistants. Du vivant de leurs parents, ils sont leurs aides discrètes ou des témoins dont il faut se soustraire au regard. Après leur mort et la Libération, ils deviennent leurs représentants. Leur individualité leur est presque niée : appelés à être sages, ils ne peuvent s’exprimer sur leur deuil. Refoulant cette douloureuse histoire ou cherchant à l’extirper des ténèbres, les enquêteurs en herbe se muent en chercheurs quand ils disposent enfin de leur temps et des archives familiales. Car le passé ne se referme pas facilement. Les hommages aux résistants, les procès, les nouvelles guerres, l’affaire Speidel, avec la nomination d’un ancien nazi au commandement de l’OTAN, tout leur rappel l’absence vécue au quotidien. Comment composent-ils avec ? Comment la transforment-ils en tremplin pour avancer et s’épanouir ? La résilience n’est pas innée, mais naît d’une volonté. Peu à peu, les orphelins reprennent leur place d’acteurs de l’Histoire et veillent à sa transmission.
Parution du numéro 25 de la revue RHEI : "Professionnelles de l’enfance- Portraits croisés"
Un nouveau numéro de La Revue d’Histoire de l’Enfance « irrégulière » (éditions Anamosa) consacré aux professionnelles de l’enfance sous forme de portraits croisés, coordonné par Amélie Nuq et Martine Ruchat, vient de paraître. L’histoire retient couramment les grandes figures de pédagogues, grands éducateurs ou pionniers de la médico-pédagogie, de la pédopsychiatrie, de la psychologie infantile ou de la psychanalyse mais celles qui ont fait métiers d’instruire l’enfant, de l’éduquer, de le juger, de le soigner, de l’observer, de le comprendre ont souvent laissé peu d’archives. En mettant à jour la grande diversité des protagonistes de la deuxième moitié du XIXè siècle au XXème siècle, période au cours de laquelle le care s’institutionnalise, il apparaît que les métiers de l’éducation spécialisée et du social ont ainsi pu être un moyen d’émancipation pour les femmes. L’écriture de ces « nouveaux » portraits ouvre également la voie à un questionnement méthodologique de l’enquête historique sur les femmes en mettant à jour les difficultés d’accès et d’analyse des archives utilisées. Écrire cette histoire ne consiste pas tant à édifier un panthéon de grandes figures féminines que de questionner le paradoxe de leur invisibilité au prisme du genre. Lien vers le numéro
Parution du numéro 26 de la revue RHEI : "L’enfance en cases"
Le nouveau numéro de la revue RHEI vient de paraître aux éditions Anamosa. Le dossier dirigé par Frédéric Chauvaud et Jean-Jacques Yvorel s'intitule "L'enfance en cases". Avec les textes de : Pierre-Éric Fageol,Frédéric Garan, Gilles Gauvin, Emanuela Muntean, Florent Perget, Jean-Marie Petitclerc, Agnès Peysson-Zeiss, Michaël Pouteyo. Enfants battus, abandonnés, discriminés parce que handicapés et pourchassés en temps de guerre, vagabonds du XIXe siècle ou « mineurs non accompagnés » d’aujourd’hui, des banlieues de Turin à La Réunion : la nouvelle livraison de la RHEI s’empare de la figure de l’enfermement et de l’enfance maltraitée dans la bande dessinée à travers l’histoire. Qu’il s’agisse de mineur·es ayant commis des écarts à la loi ou aux normes, ou de l’enfance victime de mauvais traitements, l’enfance « irrégulière » peuple notre environnement et nos imaginaires. Ces enfants mis en cage sont tout à la fois des sujets bien réels de notre actualité (de la guerre aux violences sexuelles) et des personnages de légende, au point que leurs figures forgent une véritable culture. En tant que forme d’expression artistique et populaire, la bande dessinée est ainsi historiquement habitée de cette thématique. Pour en établir le spectre, deux spécialistes de l’histoire de la justice pénale et de la jeunesse ont sollicité la contribution de chercheurs à l’intersection de l’histoire et de la critique littéraire, du documentaire et de la fiction. Trois grandes familles se sont dégagées. L’enfance violentée par les adultes est décrite comme un trait culturel omniprésent des sociétés de l’océan Indien. Autre exemple, avec Osamu Tezuka, le mangaka culte (auteur de Astro Boy) avec la série Ayako relatant le destin d’une jeune fille séquestrée dans la société corsetée du Japon d’après-guerre pour dissimuler un viol incestueux. C’est aussi l’iconique incarnation du mal, Monsieur Choc, lui-même victime de traumatismes vécus pendant l’enfance, dans l’Angleterre sombre de l’entre-deux guerres. Vient ensuite la figure du jeune vagabond, à l’origine d’immenses succès commerciaux, décrits dans un panorama de l’histoire de la bande dessinée. Mais c’est aussi Don Bosco, ce prêtre turinois du 19e siècle qui a consacré sa vie aux jeunes délinquants et créé la pédagogie salésienne devenue une référence mondiale dans la prise en charge de la jeunesse en difficulté. Ce sont enfin les figures d’enfants persécutés et pourchassés, que ce soit dans le contexte de la Shoah, ou la question de l’albinisme, affection génétique considérée en Afrique de l’Ouest comme un handicap. Ce foisonnant volume en quadrichromie retrace des pans de l’histoire et des techniques du 9e art, mais dresse aussi l’image kaléidoscopique d’une enfance mise en cases, entre histoire sociale et histoire culturelle. https://anamosa.fr/livre/lenfance-en-cases/
Podcast "Encadrer la jeunesse, une histoire" (le Cours de l’Histoire, France Culture)
Le Cours de l’histoire consacre sa rentrée à la jeunesse et à son encadrement. Adolescents, bacheliers, minots, comment les sociétés éduquent-elles leur jeunesse - de gré ou de force - pour la faire entrer dans les lignes ? Après la discipline spartiate antique, les bachelleries médiévales, deux émissions sont consacrées à la période contemporaine. 1) Avec l’histoire de la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer, questionnant le large spectre de l’éducation à la correction, il s’agit de mettre à jour comment la Troisième République œuvre au redressement de ses « petits criminels » en compagnie de Julien Hillion et Véronique Blanchard. 2) Elles sont pédagogues, psychanalystes, directrices de foyer… Qui sont ces femmes devenues des professionnelles de l’enfance à l’aube du XXe siècle ? Amélie Nuq, Karine Salomé, Camille Jaccard et Victoria Afanasyeva s’intéressent aux parcours de celles qui ont fait de l’instruction des enfants leur métier. (voir le numéro spécial de La Revue d’Histoire de l’Enfance Irrégulière, RHEI, août 2023) Le Podcast
Publication de l’ouvrage "Enfants eurasiens d’Indochine aux vents de la décolonisation", Yves Denéchère, Ed. Peter Lang
Des milliers d’enfants métis nés dans l’Indochine coloniale ont été déplacés en France des années 1940 jusqu’au début des années 1970. Il s’agissait tout d’abord de former les jeunes eurasiens pour en faire des cadres pour la colonie puis, après la décolonisation, de les assimiler à la société française. Issues de la rencontre entre dominants et dominées, investies d’enjeux politiques et sociaux très forts, mais aussi idéologiques et démographiques, les personnes concernées ont dû se construire en métropole en tant que migrantes et métisses racisées. Grâce au croisement des archives avec de nombreuses sources orales et une enquête par questionnaire, ce livre reconstruit historiquement l’expérience d’acculturation et de construction subjective des Eurasiens et des Eurasiennes tout au long de leur vie. Le 70e anniversaire de la n de la présence française en Indochine est l’occasion de sortir de l’ombre un pan méconnu de l’histoire coloniale et postcoloniale de la France. https://www.peterlang.com/document/1434234#:~:text=Des%20milliers%20d%27enfants%20m%C3%A9tis,assimiler%20%C3%A0%20la%20soci%C3%A9t%C3%A9%20fran%C3%A7aise.