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Monographies

Si l’on consulte les deux volumineuses enquêtes, menées département par département à l’initiative de l’Office centrale des œuvres de bienfaisance (Ocob), publiées sous le titre de La France Charitable et prévoyante. Tableaux des œuvres et institutions des départements (une première fois en 1896 et une seconde fois en 1910-1914), on constate, dès la fin du XIXe siècle et tout le long du XXe, un foisonnement d’œuvres de Protection de l’enfance. Parmi ces dernières, la permanence et la prédominance des œuvres confessionnelles et congréganistes, dans le domaine de l’enfance malheureuse sont flagrantes, tant au niveau de la rubrique « orphelinats » que celle des « œuvres de préservation et de réhabilitation ». Une cartographie reste à élaborer pour saisir de manière plus précise cette prolifération impressionnante d’établissements, en repérant les différences d’implantations, éventuellement les manques, ainsi que les décalages entre les sexes. L’enfermement des filles orphelines ou « vicieuses » apparaît en effet comme un phénomène bien supérieur à celui des garçons, comme le soulignent de nombreux auteurs de l’époque se livrant à un panorama général des institutions charitables de leur temps.
Si les établissements et les œuvres qui les gèrent commencent à être dénombrés dès la fin du XIXe siècle et font l’objet de nombreux rapports, d’enquêtes, et intègrent des annuaires, seules des monographies, au cas par cas, permettront progressivement de mieux percevoir ce paysage d’institutions et son évolution dans le temps.

Texte  : Mathias Gardet