Emission "Aide Sociale à l’Enfance, République en souffrance", France Inter
Le 21 avril dernier l’émission de France inter "Interception" était consacrée à l’Aide Sociale à l’Enfance. Vous pouvez la retrouver ici.
En France, près de 330 000 mineurs sont pris en charge au titre de la protection de l’enfance. 170.000 sont placés dans des structures dédiées, mais les places manquent, même quand il y a urgence.
Qu’ils soient juges pour enfants, référents de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), éducateurs, médecins de la PMI ou assistantes sociales, ces professionnels oscillent entre désarroi, fatalité et colère. Ils dénoncent les défaillances d’un système à bout de souffle : manque de place, de structures, de familles d’accueil, manque d’effectif, de travailleurs sociaux, de formation, manque de temps pour accompagner les enfants ou contrôler ceux qui les accueillent, manque d’argent car l’ASE relève des départements, qui n’en font jamais une priorité.
En 2022, le gouvernement a rappelé les départements à leurs responsabilités, dans une loi censée améliorer les conditions de repérage, d’accueil et d’accompagnement des enfants relevant de l’ASE. Mais les décrets d’application tardent et on est encore loin d’une réforme en profondeur, comme les professionnels du secteur le réclament.
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Et pourtant, les statistiques parlent d’elles-mêmes : un sans domicile fixe sur quatre est passé par l’ASE, 30% des mineurs délinquants sont d’anciens enfants placés. Il y a aussi la mort d’enfants qui auraient dû être retirés de leur famille ou d’adolescentes placées dans des lieux inadaptés, faute de place.
Pour empêcher ces tragédies, la loi de 2022 qui commence à être appliquée, prévoit l’accompagnement des 18-21 ans, au lieu d’une sortie sèche des dispositifs à leur majorité. Elle interdit aussi les placements à l’hôtel pour les mineurs. Elle systématise le contrôle des antécédents judiciaires des professionnels et des bénévoles qui interviennent auprès des enfants, car les affaires de maltraitance, de violences sexuelles ont aussi terni l’image de l’ASE. Au point que le recrutement de travailleurs sociaux est devenu un casse-tête, tout comme le renouvellement des familles d’accueil.
"Aide sociale à l’enfance, République en souffrance", reportage de Faustine Calmel.