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Séminaire "Actrices de la petite enfance" (29 mai, Collège Sévigné)

Voici le programme de la prochaine journée du séminaire "Actrices de la petite enfance" qui aura lieu le 29 mai prochain de 10h à 17h.

Organisation  :

Lieu d’accueil : Collège Sévigné, Département du supérieur, 39 rue Henri- Barbusse 75005 Paris.

La séance se déroulant dans un établissement scolaire, il est impératif que nous fournissions une liste des participant.es et des personnes présent.es : merci d’envoyer d’ici le 20 mai prochain un mail à l.decraene@collegesevigne.fr et patricia.legris@gmail.com indiquant nos nom, prénom et institution de rattachement.

Nous écouterons :

Pour les personnes qui désirent y assister à distance, écrivez un message à Bérengère Kolly qui vous transmettra un lien zoom.

Programme :
Matinée : à partir de 10h

Laurent Bachler, professeur de philosophie et formateur d’équipes de la petite enfance (Professeur en classe préparatoires)
« De l’enfance à l’adolescence, échos et reprises des enjeux éducatifs »

On peut distinguer et même opposer l’enfance et l’adolescence, comme étant deux périodes différentes du développement personnel. Pourtant, en écoutant les enseignants et les éducateurs en charge des uns et des autres, on décèle parfois d’étranges similitudes ou parallèles. À l’adolescence, des problématiques se posent en termes de développement et d’apprentissage qui font écho à celles de la petite enfance. Dans une certaine mesure, ces problématiques sont remises en chantier à l’adolescence. C’est pourquoi il peut être intéressant et utile de réfléchir aux points communs et aux ressemblances, pour aider ceux qui ont un rôle et une mission éducatifs à jouer. Pour faire apparaître ces échos et réminiscences entre enfance et adolescence, il nous faudra préciser ce que portent en eux les termes d’éducation, de transmission et de relation.

Cette présentation sera suivie d’un temps d’échanges

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Après-midi : à partir de 13h45

Anne Morvan, professeure agrégée de philosophie (INSPE de Paris)
« Qui pour soigner la petite enfance ?
Critique des médecins et valorisation de la sollicitude maternelle chez Rousseau. »

Dans l’Émile, Rousseau a le projet de construire une véritable philosophie de l’éducation, dont la portée anthropologique est irrécusable puisqu’il s’agit bien de rendre compte de la genèse des facultés humaines, selon la « marche de la nature ». La démarche empiriste permet à la fois de remonter jusqu’à l’apparition première des facultés et surtout de dégager les conditions de leur bon développement, c’est-à-dire leur préservation face aux corruptions extérieures. Or le livre I qui est consacré à la petite enfance et aux premiers soins à donner aux nourrissons nous semble singulièrement sous-estimé par les commentateurs de Rousseau. Si les pages sur l’allaitement ont marqué le XVIIIème siècle et sont restées célèbres, il nous semble important de mesurer à quel point Rousseau a pris connaissance des écrits médicaux consacrés à la petite enfance pour écrire ce premier livre de l’Émile. Or, la confrontation avec les médecins révèle un point de débat essentiel : quelle doit être la place des mères dans les soins et l’éducation à donner aux petits enfants ? Là où la littérature médicale tend à se constituer comme un pôle d’expertise contre les pratiques traditionnelles, tant des mères que des nourrices, Rousseau cherche sans cesse à déconstruire les prétentions naissantes de cette « proto-pédiatrie » et à réhabiliter le rôle des mères auprès de leurs enfants. Nous chercherons à rendre compte de ce débat qui nous semble décisif afin de mesurer la place du soin et de la sollicitude dans la petite enfance.

Benoît Peuch, doctorant en philosophie et sciences sociales (EHESS, LIER-FYT)
« Chant et expression de soi dans l’ami d’enfance, 1835-1896 »

Le chant est une des rares pratiques préscolaires à se maintenir des premières salles d’asiles aux classes maternelles contemporaines. En examinant de façon transversale l’évolution des discours pédagogiques sur le chant dans la revue L’ami d’enfance, entre 1835 et 1896, il sera question de rendre compte de la diversité des objectifs associés à cette pratique (discipline, mémorisation, moralisation, éducation sensorielle, apprentissage du langage, etc.) en montrant comment, à chaque fois, la valeur ajoutée du chant réside dans la façon dont il permet aux enfants d’exprimer leur investissement émotionnel dans une tâche. A partir de ces analyses, une réflexion sera engagée sur la possibilité d’utiliser certains concepts de la sociologie contemporaines comme des concepts comparatifs pouvant s’appliquer de façon générale aux propositions préscolaires modernes.

Chacune de ces présentations sera suivie d’un temps d’échanges